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Devenir nomade numérique après 50 ans : pourquoi pas!

Devenir nomade numérique après 50 ans : pourquoi pas!

Vous voulez voyager plus, mais vous voulez aussi continuer de gagner de l’argent? Les enfants ont quitté le nid, l’hypothèque est en bonne voie d’être payée et il vous prend tout à coup un goût d’aventure, une quête de liberté? Si vous avez de l’expérience, des compétences à offrir et avez le goût de le faire en tant qu’entrepreneur, vous pourriez travailler en ligne tout en explorant le monde! Le mouvement des « Digital Nomads », ceux qui travaillent avec leur ordinateur d’un peu partout dans le monde, n’est pas uniquement accessible qu’aux p’tits jeunes dans la vingtaine. Détrompez-vous, il n’y a pas que les milléniaux qui deviennent nomades numériques! Ça pourrait être vous!

Faire le grand saut dans la cinquantaine : mon expérience personnelle

Après avoir travaillé pendant plusieurs années en entreprise comme traductrice, j’avais changé pour devenir pigiste. J’avais le goût d’être ma propre patronne, et j’en avais marre des conditions de travail qu’on m’imposait (lire : toutes les heures supp’ qu’on exigeait). Pendant longtemps, je répétais à qui voulait l’entendre que le plus bel aspect de mon emploi de traductrice était que, puisque tout mon travail se faisait par ordinateur et les échanges avec les clients, par courriel, je pouvais littéralement travailler de n’importe où dans le monde. Et pendant toutes ces années, je travaillais 12 mois par année à… Montréal. Manque de confiance, peur de l’inconnu, peur aussi de ne pas être en mesure de soutenir financièrement ce nouveau style de vie, les raisons de mon inaction étaient nombreuses.

Il y a deux ans, j’ai finalement décidé de me lancer en réalisant que de un, je ne rajeunissais pas, et de deux, je pouvais changer mon style de vie graduellement, en testant différentes méthodes, de manière à ne pas me planter.

La première fois en mode nomade numérique, je suis partie trois mois, et j’ai grandement réduit ma charge de travail (en avisant les clients de la situation), de manière à avoir du temps pour explorer, mais aussi et surtout, pour tester les choses à petite échelle. J’avais encore pas mal de choses à apprendre du point de vue de l’organisation et de l’utilisation optimale de la technologie.

Après deux petites semaines de repos en Europe (Islande et Irlande), je suis allée un mois au Japon, et un mois à Taïwan. Je me suis vite rendu compte du fait que non seulement les clients (au Canada) ne se plaignaient pas du décalage horaire entre eux et moi (12 ou 13 heures), mais qu’ils en étaient presque contents puisque je traduisais pendant le jour pour moi, mais la nuit pour eux, et que leurs textes étaient déjà livrés à leur arrivée au bureau le matin! Il ne faut donc pas avoir peur que vos clients vous boudent lorsque vous travaillez à partir de l’étranger. Dans bien des cas, ils applaudiront votre initiative!

Mes séjours à l’étranger durent maintenant entre un et trois mois. Je vous avoue qu’initialement, j’avais peur que partir 12 semaines soit trop long, parce que ça faisait des années que je partais en vacances pour gros max 2 semaines à la fois. En fait, les 12 semaines ont passées très très vite, et mis à part une petite journée de choc culturel où j’ai eu envie de rentrer plus tôt, j’étais vraiment triste de revenir!

Jumeler travail et voyage : une des meilleures décisions que j’ai prises

Avec une bonne planification, la transition de sédentaire à nomade numérique s’est déroulée sans souci. Le plus gros facteur de stress côté travail pendant mon voyage, c’était – ça ne va pas vous surprendre – de m’assurer qu’il n’arrivait rien à mon ordi (vol, bris), puisque tout le projet en dépendait. Mais tout se déroule bien jusqu’à ce jour.

Bien que je sois une voyageuse plutôt minimaliste, j’ai fait l’erreur, lors de mon premier long séjour à l’étranger, de laisser pas mal de place dans mon sac à dos pour y mettre des souvenirs et des cadeaux, et au moment de rentrer, il était si pesant que c’était impossible de le porter plus de 15 minutes sans avoir mal au dos! Pas pratique quand tu dois prendre un train puis un métro pour te rendre à l’aéroport, avec une bonne distance à marcher entre les stations de train et de métro, et que rendu à l’aéroport, ta porte d’embarquement est au diable vauvert!

Pour avoir testé le style de vie de nomade numérique au cours des 18 derniers mois, je peux vous dire que les sacrifices que j’ai dû faire pour me permettre cette vie remplie d’exploration qui m’appelait depuis longtemps en valent vraiment la peine.

Par où commencer?

C’est vrai que changer de style de vie pour devenir nomade numérique peut sembler une grosse étape et créer beaucoup d’inquiétudes, de doutes et d’anxiété. Comme tout gros changement, le décomposer en plus petites étapes et l’aborder une chose à la fois rend le projet beaucoup plus facile et moins risqué. Même si vous regardez vos responsabilités et vos finances actuelles et avez l’impression d’avoir une montagne à escalader pour pouvoir y arriver, je vous le promets, si vous souhaitez passer de travailleur sédentaire à nomade numérique, vous pouvez y arriver!

Se poser les bonnes questions pendant la planification

Imaginez le style de vie que vous souhaitez et posez-vous quelques questions. Combien de mois par année voulez-vous voyager? Que devez-vous changer dans votre situation d’emploi pour pouvoir arriver à travailler à distance? Quel sera votre style de voyage? Quel est le budget requis? Qu’allez-vous faire avec votre propriété pendant vos absences?

À partir de vos réponses, vous pouvez dresser le portrait du style de nomadisme et du type de voyage qui vous conviendront, et vous aurez déjà des pistes de solution pour tout mettre en place, graduellement.

Les types d’emploi qui permettent d’être nomade numérique

Les emplois de pigistes sont propices au mode de vie de nomade numérique. À part être traductrice, comme moi, voici d’autres emplois qui se font bien à distance :

  • Rédacteur
  • Photographe/vidéographe
  • Spécialiste SEO et référencement
  • Designer web
  • Développeur de logiciels et d’applications mobiles
  • Programmeur
  • Concepteur graphique
  • Gestionnaire de communauté
  • Assistant virtuel
  • Expert en marketing en ligne
  • Professeur en ligne
  • Traducteur

Les sites web pour trouver des contrats en ligne

Pour découvrir les types de contrats en ligne, vous pouvez utiliser en français : PIGE Québec et en anglais : Upwork, Fiverr, We Work Remotely, Working Nomads et une tonne d’autres sites, certains plus spécialisés que d’autres.

La clé du nomadisme numérique : s’assurer d’avoir un bon accès Internet

Être nomade numérique, c’est aussi devoir être connecté. Les hôtels sont maintenant bien équipés de ce côté. Si vous voyagez avec un budget plus limité et que vous logez dans des auberges ou chez des particuliers (AirBnB), vérifiez s’ils offrent le WiFi gratuit. Voici quatre stratégies pour les nomades numériques :

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S’abonner à un VPN

Parfois, le WiFi n’est pas sécurisé; il vous faudra donc éviter les sites où vous consultez des données confidentielles, par exemple celui de votre institution bancaire. Ce pourrait être une bonne idée, si vous avez les moyens de le faire, d’investir dans un abonnement à un réseau VPN (Very Private Network, réseau privé avec cryptage des données).

Trouver les endroits publics grâce à WHA

Si la connexion Internet à votre auberge est trop lente et que vous pouvez travailler dans des endroits publics – ce n’est pas mon cas, vu que pour traduire, je dois être ultra-concentrée – vous voudrez peut-être trouver un café à proximité offrant du WiFi gratuit. WHA (Workhard Anywhere) est une super appli qui vous permet de trouver rapidement un endroit pour travailler. Pour tous les établissements répertoriés, l’appli donne des infos comme la qualité de la connexion, le nombre de prises électriques à la disposition des clients (en voyage, on cherche toujours des prises pour recharger ses appareils!) et le niveau des prix pour les boissons et la nourriture.

Investir dans une carte SIM locale

Pour ne pas être totalement dépendant du WiFi, il est bien d’investir dans une carte SIM locale pour votre téléphone. Selon le forfait que vous choisirez, vous pourrez prendre un combiné d’appels locaux, textos et données Internet ou un forfait uniquement de données Internet. Si vous optez pour un forfait seulement Web, vous n’aurez peut être pas de numéro de téléphone; vous ne pourrez donc plus faire d’appels ni envoyer de textos. Certaines cartes SIM fonctionnent dans plus d’un pays. J’ai acheté chez Orange (en France) pour environ 50 € par mois une carte SIM pour toute l’Europe, et elle a fonctionné à merveille jusqu’en Bulgarie.

??Petit conseil :

Assurez-vous, avant de changer de carte SIM, que le code de sécurité de votre institution financière au Québec peut vous être envoyé par courriel. Sinon, vous risquez de ne pas avoir accès à vos comptes pendant une partie ou le reste de votre séjour (je parle par expérience perso).

Louer un routeur portable

Vous pouvez aussi louer un routeur portable (pocket WiFi), mais cette option coûte assez cher. Par exemple, j’ai payé environ 150 $ pour en louer un pour 6 semaines au Japon, et je ne m’en suis finalement presque pas servi. Selon le pays et la durée de votre séjour, la location d’un routeur portable pourrait coûter cher. Par contre, avec ce routeur, vous serez assuré de toujours avoir une bonne connexion sécurisée en tout temps. C’est donc un pensez-y-bien.

Prêt à passer de la réflexion à l’action

Devenir son propre patron est souvent un rêve caressé depuis longtemps, et un des meilleurs moyens de voyager davantage sans trop de contraintes financières. Et avec l’expérience professionnelle qu’on a accumulée, on est dans bien des cas en bonne position de se lancer comme entrepreneur solo. Cette petite entreprise on the side que vous voulez mettre sur pied depuis longtemps, c’est peut-être le bon moment pour vous de lui donner le jour!

Alors, qu’est-ce que vous attendez pour vous lancer?

 

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  • Bonjour Denise, je viens de lire votre article. Je suis à l’aube de mes 50 ans et je me suis reconnue au travers de votre témoignage. Où en êtes vous aujourd’hui ? Bien à vous

    • Bonjour Christelle,

      Merci pour votre message! Bien contente de voir que mon témoignage vous a touchée. Pour le moment, je me suis posée à Montréal, le temps que la pandémie passe. Mais il me tarde de pouvoir reprendre la vie nomade, que je trouve vraiment enrichissante à bien des niveaux! Où en êtes-vous dans vos réflexions? Je crois que vous m’avez trouvée sur Instagram. Je vous invite à m’écrire sur cette plateforme si vous avez des questions ou si vous souhaitez poursuivre la discussion. Prenez soin de vous!

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